27 mars 2018
Question d'actualité au Gouvernement
En 2002, à Johannesburg, la maison brûlait ; en 2015, la maison brûlait encore mais on continuait d'alimenter le feu. Le CNRS et le Muséum viennent de publier un rapport inquiétant sur la disparition des oiseaux et des insectes en France. Nous assistons à un effondrement de la diversité des espèces sans précédent depuis la disparition des dinosaures. Le marais d'Azraq en Jordanie n'est plus que 10 % de ce qu'il était. Les marais d'Irak aux sources de la civilisation mésopotamienne sont dans une situation désastreuse : nous l'avons constaté avec Ronan Dantec.
Que faire ? Devant les députés vous avez dit, Monsieur le ministre de l'écologie, que vous ne pourriez rien faire seul et vous avez regretté l'indifférence de tout le monde. S'il y a pu avoir de l'indifférence par le passé, la situation change : nos compatriotes n'acceptent pas de ne plus entendre les oiseaux chanter dans les chemins creux des campagnes ! Il en va de notre héritage et de ce que nous laisserons à nos enfants et à nos petits enfants : leur laisser une nature vide d'insectes et d'oiseaux, ce n'est pas possible !
Réponse du Ministre : M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire . - L'érosion de la biodiversité est un poison lent dans les veines de l'humanité et malgré les nombreuses études et rapports réalisés, l'action n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Si nous cédons à la tentation du fatalisme, nos enfants et nos petits-enfants ne verront plus les grands animaux sauvages en Afrique. La biodiversité est un héritage ; c'est notre livret d'épargne sur l'avenir.
Pour avoir été rapporteur de la loi relative à la biodiversité, vous savez que l'action n'est pas à la hauteur. J'ai décidé d'introduire deux ours dans les Pyrénées : c'est décisif pour notre crédibilité sur le plan international, quand nous demandons à des pays de coexister avec la vie sauvage ! Comme l'avait dit René Dubos : « Il faut penser global et agir local ».
Je soutiens l'action des agences régionales de la biodiversité qui agissent au quotidien. Je présenterai bientôt un nouveau plan. Je fais ce que je peux, mais, comme je l'ai dit à l'Assemblée nationale, je ne peux rien faire si chacun ne prend pas ses responsabilités.