04 mars 2020
Question d'actualité au Gouvernement
Monsieur le Président,
Mes Chers collègues,
Madame la Ministre,
La propagation du coronavirus s’est imposée, en quelques semaines, comme la préoccupation majeure des Français. Alors que le virus était encore récemment cantonné à la Chine, on compte désormais plus de 200 cas sur le territoire national. Mondialisation oblige, l’épidémie est devenue globale.
Mais au-delà des aspects sanitaires qui demeurent, à juste titre, la préoccupation principale du Gouvernement, c’est l’économie mondiale qui risque de se gripper. Vous avez annoncé qu’un ralentissement de la croissance mondiale serait inévitable. De son côté, l’OCDE a mis en garde contre une récession pour de nombreux pays, dont notamment la France et certains partenaires européens.
Cela s’explique par l’effet domino qui affecte les chaînes de production mondialisées.
De nombreuses usines chinoises ont été mises sous cloche, ce qui soulève d’importantes difficultés d’approvisionnement pour notre industrie. Pour nos entreprises de service, la baisse de fréquentation est déjà sensible dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de l’événementiel.
Cette épidémie nous fait aussi prendre conscience de notre forte dépendance économique dans certains secteurs stratégiques, notamment dans l’industrie pharmaceutique. Nous ne voulons pas être alarmistes. Mais nous devons répondre aux préoccupations de nos entreprises, et tout particulièrement de nos PME.
Madame la Ministre, trois parties pour une question :
Quelle stratégie le Gouvernement a-t-il retenue pour limiter en France les conséquences économiques de cette épidémie pour toutes nos entreprises ?
Comment l’articuler avec une action concertée au niveau européen ?
Enfin, sachant qu’un ralentissement de la croissance remet en question les prévisions, quel impact prévoyez-vous pour nos finances publiques ?
Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances .
Oui, cette crise aura un impact sur notre économie, encore difficile à évaluer. L'impact lié à la Chine est de moins 0,1 point de PIB sur notre économie. Bruno Le Maire et moi-même allons prendre des mesures pour soutenir la trésorerie des petites et moyennes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire.
Le 21 février dernier, nous avons réuni les acteurs économiques pour faire le point : les entreprises liées à la Chine, celles qui perdent des clients et celles dont la chaîne de production est perturbée - par l'épidémie en Chine, mais aussi en Corée, en Italie, au Japon. Nous allons reporter les échéances fiscales et sociales, donner la possibilité de faire valoir la force majeure dans les contrats avec l'État, demander aux collectivités territoriales d'adopter la même attitude, recommander aux donneurs d'ordre de la bienveillance à l'égard des sous-traitants, financer du chômage partiel en en tirant profit pour faire de la formation professionnelle.
Nous allons coordonner les aides au niveau de l'OCDE et du G7.