07 février 2020
Débat sur la réforme des retraites
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes Chers Collègues,
Le projet de loi, dont les grandes lignes ont été présentées par le Premier ministre le 11 décembre dernier au CESE, a reçu un accueil favorable au sein du monde rural. Et pour cause : des revendications portées de longue par les agriculteurs ont été annoncées et devraient figurer dans la mouture définitive du projet de loi.
Je pense notamment au système par points et à la pension minimale fixée à à 85 % du Smic net pour une carrière pleine. De même, les avancées concernant le cumul activité et retraite et la fin des conditions de ressources pour la pension de réversion font figure de bonnes nouvelles pour la profession.
Cependant, ces mesures, dont nous espérons qu’elles seront effectivement retenues dans la version qui sera présentée en Conseil des ministres à la fin du mois, ne concernent pas la majorité des agriculteurs déjà à la retraite, ou actuellement à quelques années de leur départ.
Cela concerne aussi les artisans commerçants ou les personnes qui ont eu des carrières hachées, notamment les femmes obligées de travailler après 65 ans pour obtenir finalement des retraites inférieures à 1 000 €…
La situation de nombreux retraités commande d’agir de toute urgence. Nous sommes nombreux ici à vouloir augmenter le montant des retraites agricoles, qui est parfois si faible qu’il en conduit certains à commettre l’irréparable…
Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous préciser les mesures du projet de loi qui concerneront les agriculteurs nés avant la génération 1975, notamment pour ce qui est de la retraite minimum de 1 000 € pour une carrière pleine ?
Seul le prononcé fait foi
M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État
Le sujet des petites pensions nous préoccupe tous. Le Président de la République a demandé à ce qu'il soit traité rapidement. Nous prévoyons une retraite minimum de 1 000 euros dès 2022. Les agriculteurs, qui travaillent bien plus que 35 heures, sont attentifs à leur environnement et nous offrent une alimentation saine, seront les premiers à en bénéficier. Ceux qui ont des carrières hachées sont aussi concernés. Notre ambition est d'atteindre 85 % du Smic en 2025. Le sujet est au menu des négociations avec les partenaires sociaux cette semaine.
Réplique M. Daniel Chasseing
Je vous remercie pour ces précisions. J’espère qu’elles suffiront à apaiser les craintes qui nous remontent du terrain. En effet, s’il est indispensable de repenser l’architecture de notre système pour bâtir un modèle soutenable sur le long terme, il ne faut pas oublier de répondre à la situation d’urgence, et parfois de détresse, dans laquelle se trouve de nombreux agriculteurs.