08 janvier 2020
Débat sur le thème "La laïcité, garante de l'unité nationale"
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
L’article premier de notre constitution rappelle que la France est une République indivisible et laïque et chacun de nous, dans cet hémicycle, fait sien ce principe essentiel qui, depuis plus d’un siècle, constitue le socle majeur de nos libertés.
En un mot, la laïcité est l’une des bases essentielles de notre société, qui permet à chacun de croire ou de ne pas croire, tout en garantissant le libre exercice des cultes et, par-là même, l’absolu respect des opinions de chacun.
Elle fonde ainsi la paix civile et nul ne saurait, ni la contester, ni s’en affranchir, puisque la loi commune s’impose à tous, sans restriction d’aucune sorte. C’est pourquoi nul ne saurait ni la contester, ni la contourner, ni la remettre en cause.
Or, force est de constater qu’elle fait, aujourd’hui, soit l’objet de nombreuses attaques, soit, plus grave encore, de transgressions, ce qui n’est pas acceptable. La République, sur son sol, ne doit laisser aucune forme de communautarisme en contester le principe, tenter d’y échapper et encore moins dicter sa loi.
La République est donc totalement indépendante des religions et de tous les systèmes, quels qu’ils soient, qui, d’une façon ou d’une autre, pourraient priver les citoyens de leur liberté de penser, de croire et de vivre comme ils le souhaitent, dès lors qu’ils respectent la loi.
Mais la laïcité n’est pas seulement un corpus de droits. Elle englobe aussi un corpus de devoirs faisant que si l’État garantit aux religions la liberté d’être pratiquées, les religions doivent, en retour, respecter les lois de la République. En conséquence, nul n’a le doit d’empêcher tel ou tel citoyen français de faire, dans le domaine public, ce qu’il veut, où il veut, quand il veut, dès lors qu’il s’agit d’une activité légale, ce qui n’est plus le cas, aujourd’hui, dans certaines zones géographiques, certains quartiers, certaines collectivités.
Chacun le sait, aucune liberté n’est garantie ad vitam aeternam, si on n’en défend pas le principe, si on abdique tel ou tel de ses aspects, ni on ne veille pas, en permanence, à son respect le plus absolu. C’est, bien entendu, le rôle de l’État et de ses représentants, mais aussi celui de tous les citoyens, en particulier ceux qui œuvrent dans les associations, puisque, je le rappelle, la loi sur la liberté d’association et celle sur la Séparation des Eglises et de l’État, totalement consubstantielles dans leurs fondements, ont été la base de la III° République, que la V° a reprises à son compte.
C’est pourquoi il nous appartient à tous - et je dis bien à tous ! - de la faire respecter, chaque jour, le gouvernement, l’administration, la magistrature, le Parlement, les corps constitués … du ministre à l’instituteur, du préfet au maire, du conseiller d’Etat au responsable du plus modeste des clubs de sport.
Ce que nous attendons du gouvernement, Monsieur le Ministre, et nous sommes tous prêt à le suivre, c’est une implication totale, sans faille et sans réserve au respect de la laïcité, dans ses moindres détails. C’est pourquoi, je pense qu’il serait bon d ‘en rappeler formellement les règles à tous les agents de l’État, d’aider concrètement les maires à la faire respecter, d’encourager les juges à sévir, lorsque nécessaire, et de ne jamais, jamais, transiger, lorsque les libertés sont menacées par l’arbitraire, quel qu’il soit.
Il faudrait rappeler les principes de la laïcité à tous les agents de l'État. Qu'en pensez-vous, monsieur le ministre ?
Seul le prononcé fait foi
M. Christophe Castaner, ministre
Vous avez raison d'évoquer les attaques contre la laïcité. La liberté n'est pas seulement un corpus de droits. C'est aussi un ensemble de devoirs. Le combat contre l'islamisme doit être conduit pour et avec les musulmans, pas contre eux.