23 juin 2020
Débat sur la situation du logement et du bâtiment
Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
La France est en retard depuis de nombreuses années sur la rénovation énergétique. Ce constat frappant doit nous interpeller. Nous sommes loin des objectifs fixés lors du Grenelle de 500 000 logements rénovés par an, soit 7 millions de logements à l’horizon 2025. Nous dépassons aujourd’hui difficilement la moitié avec 288 000 rénovations.
Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat font de la rénovation énergétique des logements un sujet de premier plan. Ce que l’on appelle communément les passoires énergétiques sont un problème qui dépasse l’aspect écologique. En effet, l’efficacité de la rénovation énergétique de nos bâtiments a aussi des bénéfices en termes sociaux, économiques et sanitaires.
C’est aussi un levier de relance inéluctable pour nos entreprises, notre artisanat et nos territoires. C’est aussi un levier pour le pouvoir d’achat des français et pour la création d’emplois. C’est aussi une impulsion nouvelle pour l’Europe dont la rénovation énergétique est un sujet majeur.
Beaucoup d’engagements ont été pris depuis le grenelle de l’environnement et nous avons aujourd’hui besoin d’une vraie d’accélération dans ce domaine afin de combler notre retard. Pour cela il nous faut simplifier, compléter nos dispositifs pour les rendre plus lisibles, plus efficaces. Ceci nous permettra d’avoir une approche tant performante que rapide.
Monsieur le Ministre, quelles sont vos ambitions en la matière ? Par ailleurs, pouvez-vous préciser la place que prendraient les bailleurs sociaux dans un tel dispositif ?
Mr Julien DENORMANDIE - Ministre chargé de la ville et du logement
Quels sont nos acquis ? L'ANAH a multiplié par deux son action. Les 10 milliards d'euros de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) pour la rénovation sont engagés et nous en sommes à la passation des marchés.
Les grues reviennent dans ces quartiers, notamment après le drame d'Aubagne. Trois millions d'euros seront consacrés aux copropriétés dégradées.
Le parc social a tout son rôle à jouer. En avril 2019, nous nous sommes engagés à augmenter de 25 % les rénovations dans le parc social. Il faut s'appuyer là-dessus, mais aussi aller plus loin, grâce à « Ma Prime Renov » pour l'accompagnement des propriétaires bailleurs. Ceux qui voudraient défiscaliser devraient investir dans les territoires qu'ils connaissent et qu'ils aiment, en utilisant le « Denormandie » dans l'ancien, pour les redynamiser.
Réplique :
Monsieur le Ministre, je crois que nous avons là une occasion assez unique pour allier l'écologie et l’environnement, deux dossiers qui quelquefois sont opposés mais je crois qu’il faut vraiment rester dans l’incitation et non pas de la coercition et de la taxe supplémentaire. Je crois que c’est absolument nécessaire. Et puis, permettez-moi aussi de vous dire que ces mesures sont beaucoup plus porteuses que d’autres qui figurent dans ces propositions, notamment permettez-moi de citer le 110km/h sur l’autoroute mais également tout ce qui touche la viande et le lait qui sont, très honnêtement, des vrais leviers pour l’écologie et surtout pas dresser les uns contre les autres !