13 juillet 2022
Question d'actualité au Gouvernement
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre des Outre-mer,
Après plus de deux semaines de mobilisation et de négociation dans le cadre de la nouvelle convention Canne, les planteurs réunionnais ont enfin obtenu gain de cause hier soir. Je vous remercie d’avoir du reste, pesé de tout votre poids, pour mener à bien cette négociation.
C’est la fin d’un conflit qui aura duré longtemps, bien trop longtemps, comme c’est le cas malheureusement à chaque renégociation de cette convention, depuis plus de 20 ans.
Si agriculteurs et usiniers ont certes trouvé un accord global sur les six prochaines années, il n’en demeure pas moins que les acteurs de la filière restent très inquiets pour l’avenir de leur profession.
Sur plusieurs points, ils n’ont pas obtenu satisfaction.
Notamment sur le fait que l’industriel Tereos refuse toujours d’adopter à La Réunion le même modèle coopératif qu’il applique en métropole, et qui garantit une meilleure répartition des richesses.
Les planteurs regrettent également que l’État ne les accompagne pas davantage, au moins, le temps de la conjoncture actuelle, pour faire face notamment aux prix des intrants, l’engrais par exemple, qui ont été multipliés par trois ces derniers mois.
Enfin, ils réclament toujours que le prix de la bagasse -la prime Bagasse – soit revalorisée. Cette prime, actuellement de 14,5 euros par tonne de canne, n’a pas évoluée depuis 2015, alors que pour des énergies polluantes telles que le charbon le prix est passé de 80 à 400 euros.
Au regard de ces inquiétudes légitimes et des enjeux cruciaux qui en découlent, je souhaiterais savoir, Monsieur le Ministre, quelles actions pérennes vous comptez mettre en œuvre pour sauvegarder cette filière Canne, qui demeure plus que jamais au cœur d’une économie circulaire, employant dans nos territoires ultramarins des milliers de nos concitoyens ?
Réponse de M. Jean-François CARENCO, Ministre délégué chargé des Outre-mer
Monsieur le Président du Sénat, Madame la Première ministre, Mesdames, Messieurs les Sénatrices et Sénateurs, Monsieur le Sénateur,
Je suis effectivement très content que vous me posiez cette question aujourd’hui. Puisque, pas plus tard qu’hier à l’Assemblée nationale, nous étions accusés de ne rien faire et que ça n’arriverait jamais.
C’est arrivé aujourd’hui et j’ai assisté à la signature de cette convention qui règle les affaires jusqu’en 2027, à la grande satisfaction des planteurs de canne, des rhumiers, des industriels et pour la première fois, j’y ai tenu, avec la présence de Madame la Présidente du Conseil Régional et du Président du Conseil Général.
C’est une avancée considérable qu’ils aient signé tout cela ensemble. Tout le monde a fait des efforts significatifs. Albioma pour revaloriser la prime Bagasse : 3 euros de plus pour les planteurs, les planteurs et Tereos pour aboutir à une répartition équilibrée des bénéfices – nous avons été chercher les bénéfices accumulés de Tereos pour les remettre dans la convention et pour répartir les bénéfices si bénéfices il y a. Dans le même temps, l’Etat a augmenté l’aide aux planteurs de 14 millions d’Euros et confirmé l’aide à l’industriel de 28 euros. Le résultat est sans commune mesure puisque pour la première fois, le prix d’achat le prix de la canne pourra être supérieur à 100 euros par tonne soit 15 euros de plus que lors de la précédente convention. J’affirme que les canniers, les planteurs de canne qui étaient là, avec qui j’ai assisté à cette signature étaient contents.
Sur la signature particulière de Tereos à La Réunion. Je répète ce que j’ai dit hier à l’Assemblée nationale : « je travaillerai avec les autres ministres concernés à renforcer la transparence, la transparence de ce groupe dans ses activités à La Réunion ». Sur le coût des intrants enfin et plus largement sur les conséquences du conflit en Ukraine, des mesures ont déjà été prises : la prise en charge des cotisations sociales pour 2022 et 2023, ce n’est pas rien. Une aide exceptionnelle du FEADER à mobiliser par le Conseil Départemental La Réunion qui était là présent, pour confirmer son accord.
Le Ministère des Outre-mer et le Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire vont désormais travailler sur la souveraineté alimentaire, production animale production de fruits et légumes. Les premières discussions que j’ai eu avec le Ministre chargé des comptes publics laisse augurer fermement, une évolution positive pour l’ensemble des DOM.