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Jérôme BIGNON : Débat pour répondre à l'urgence climatique par le développement ferroviaire

20 novembre 2019


Débat sur le thème : « Pour répondre à l'urgence climatique par le développement ferroviaire: promouvons les auto‑ trains et les intercités de nuit »

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers collègues,


L’urgence peut-elle nous imposer la lenteur ? Le climat est en danger et c’est peut-être par des déplacements en train qui ne roulent pas à grande vitesse que nous pourrions contribuer à le préserver.

C’est en tout cas la réflexion à laquelle nous invite ce débat. « Prenez le temps d’aller vite » nous disait la SNCF en faisant la promotion du fleuron TGV. Il s’agit effectivement d’une prouesse technologique que le monde nous envie. Il a permis de raccourcir les distances comme jamais : Marseille est à 3h15 de Paris et Rennes à seulement 1h30 !


Avons-nous cependant toujours besoin d’aller si vite ? Le TGV remplit bien sûr un besoin existant, mais est-ce systématiquement nécessaire ?


« Le train, l’automobile du pauvre. Il ne lui manque que de pouvoir aller partout. » écrivait Jules Renard. La pertinence de ces mots a évolué avec le temps. Son prix a augmenté mais le train continue de ne pas aller partout. Il dessert même moins de gares qu’auparavant. Car pour aller vite, il n’est pas possible de s’arrêter dans toutes les gares.


Il existe pourtant tout un monde entre les grandes villes françaises. Et ce monde, par définition, ne peut être desservi par le TGV. Nos territoires ont besoin, en plus des lignes à grande vitesse, de lignes de desserte fine pour permettre à tous de se déplacer. Nous avons besoin d’avoir le choix.


Les trains de nuit peuvent utilement compléter l’offre actuelle. Ils ont le double avantage de desservir plus de gares mais aussi de rendre les longs trajets plus agréables et plus commodes.


De plus, si nous voulons offrir une alternative solide à l’automobile, il faut proposer aux Français d’autres modes de transports. Que ce soit pour les grandes ou les moins grandes distances.


Avec le service auto-train il nous semble que la SNCF parvenait effectivement à « donner au train des idées d’avance ». Ce service était – hélas - insuffisamment connu de nos concitoyens.

Ce qui explique peut-être pourquoi il n’était pas assez utilisé, alors même qu’il a toute sa place dans le panel des modes de transport. Sa disparition a entraîné une hausse de l’utilisation de l’automobile, et donc des conséquences écologiques négatives.

Nous ne devons pas nous restreindre à une alternative opposant TGV au transport routier. C’est pourtant ce que semblent privilégier certains en prônant l’interdiction des vols intérieurs.


Chaque mode de transport a son utilité. Nous sommes convaincus que les usagers doivent avoir le choix. Nous sommes également convaincus que le prix des voyages doit refléter l’impact écologique, afin que les moins polluants soient les moins chers.


Le train est un moyen de transports d’avenir. De nouvelles technologies sont à l’étude comme le train à hydrogène. La SNCF a annoncé que les premiers trains de ce type circuleront en France d’ici deux ans. Il a beaucoup été question des trains légers qui sont susceptibles de faire évoluer le seuil de rentabilité des voyages ferroviaires.


Le transport ferroviaire doit continuer de se verdir. Se faisant, nous souhaitons que les services d’auto-trains et de train de nuit puissent de nouveau circuler en France. « A eux de nous faire préférer le train ! »

Seul le prononcé fait foi

Interventions au Sénat

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