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Laure Darcos : Lutte contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • 20 févr.
  • 4 min de lecture

20 février 2025

Proposition de loi relative à la lutte contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur - Dossier législatif


Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes chers collègues,


80 ans après la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau où près d’un million de juifs ont été exterminés, nous allons débattre, dans cet hémicycle, d’un texte inscrivant la lutte contre l’antisémitisme parmi les priorités de notre Nation.


Pourquoi en sommes-nous arrivés à devoir lutter, en 2025, contre les résurgences d’un passé qui fait honte à l’Humanité ?


Je garde en mémoire cette phrase prononcée par Winston Churchill à la BBC en août 1941, lorsqu’il apprit les crimes perpétrés contre les Juifs par les unités mobiles d'extermination allemandes en territoire soviétique :


« Nous sommes en présence d’un crime qui n’a pas de nom ».


Ce crime, malheureusement, s’est reproduit le 7 octobre 2023 quand un mouvement islamiste, le Hamas, a perpétré, en Israël, un pogrom épouvantable, considéré comme la pire agression à l’encontre du peuple juif depuis la seconde guerre mondiale, et j’ai une pensée émue pour les otages juifs encore retenus à Gaza ou ailleurs.


La réaction offensive de l’Etat hébreu d’aller traquer cette organisation terroriste sur le territoire des gazaouis, transformés en boucliers humains, n’a pas tardé à déchaîner les plus vils instincts chez nous.


Des cités communautarisées aux amphithéâtres de nos universités chauffés à blanc par des étudiants fanatisés d’extrême-gauche, le diable a ressurgi.


Nous avons tous ici en mémoire les images de l’occupation de Sciences Po au printemps dernier par des militants se prétendant antisionistes, et la présence régulière sur place de Députés de la France Insoumise démontrait bien l’instrumentalisation de ce parti qui en a fait son fonds de commerce.


Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que l’antisionisme de la gauche radicale n’était qu’une façade masquant une réalité qui lui est consubstantielle.


Depuis le massacre perpétré le 7 octobre 2023, notre pays fait face à une véritable explosion de l’antisémitisme, en particulier dans l’enseignement supérieur.


Agressions physiques, harcèlement, messages insultants sur les réseaux sociaux, refus d’accueillir des étudiants juifs dans des groupes de travail ou de les côtoyer dans les amphithéâtres, bousculades dans les couloirs. La réalité est glaçante. 9 étudiants de confession juive sur 10 ont été confrontés à un acte antisémite.


Quand l’idéologie l’emporte sur le débat d’idées et que l’extrême-gauche étudiante impose une forme de terreur physique et psychologique dans l’enceinte des universités, sous couvert de combat en faveur de la Palestine (qu’une députée LFI ne sait même pas situer sur une carte), il est plus que nécessaire d’agir !


Dans ce contexte délétère, notre commission a décidé la création d’une mission d’information chargée d’identifier les moyens d’endiguer la diffusion de l’antisémitisme à l’Université. Et j’ai un souvenir ému de la table ronde réunissant les représentants de la communauté juive nous racontant les témoignages qu’ils leur avaient été rapportés sur cette haine quotidienne dans nos soi-disant hauts lieux de la connaissance.


Nos collègues Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire, rapporteurs de la mission d’information, sont à l’origine de la proposition de loi que nous examinons aujourd’hui.


Je tiens à saluer leur remarquable travail d’analyse et la qualité des mesures législatives qu’ils préconisent.


Elles visent à mieux détecter et signaler les actes antisémites, aujourd’hui largement sous-évalués.


Elles doivent également avoir pour effet de mobiliser les équipes dirigeantes, mieux définir les obligations incombant aux établissements et sécuriser juridiquement les procédures disciplinaires.


A mes yeux, il est très important d’agir dès l’école primaire, qui a la responsabilité particulière de former les jeunes, déconstruire les préjugés et les stéréotypes, et rappeler la nécessité de respecter les valeurs républicaines.


Les enseignements sur la laïcité et les faits religieux sont des enjeux primordiaux et nous savons que depuis quelques années ces savoirs ne sont plus transmis dans des conditions sereines.


Les assassinats des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard sont malheureusement la preuve qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir en matière de vivre ensemble et de respect de la diversité des opinions et racines religieuses. Méconnaître l’autre engendre la violence.


La proposition de loi porte l’ambition de sensibiliser les jeunes à la lutte contre l’antisémitisme tout au long de leur parcours éducatif.


Notre commission a très légitimement étendu cette obligation de formation à tous les publics adultes œuvrant dans la sphère universitaire, notamment les élus étudiants, les référents « antisémitisme et racisme », les personnes assurant le recueil des signalements et les membres des sections disciplinaires des usagers et des enseignants-chercheurs.


Par ailleurs, la généralisation, à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur, de missions « égalité et diversité » dotées d’un référent dédié, va donner une assise solide aux actions de prévention et de signalement.


L’anonymat des victimes et des témoins sera assuré, ce qui permettra de rendre le dispositif pleinement opérationnel.


Enfin, la procédure disciplinaire est rénovée afin d’inclure les actes antisémites parmi les motifs susceptibles de déclencher une réponse circonstanciée des instances universitaires.


Face au déferlement de haine dans nos universités, le temps est à l’action. Dès lors, l’ensemble du groupe Les Indépendants soutiendra ce texte avec conviction.


Pour autant, nous veillerons à ce que les mesures de cette proposition de loi soient pleinement et efficacement appliquées. Car ne nous méprenons pas : de nombreux dispositifs existent déjà dans la loi française et le principal enjeu reste, encore et toujours, leur mise en œuvre.


Je vous remercie.

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.

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