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Marc Laménie - PLF pour 2025 : mission "Sécurités"

2 décembre 2024

Projet de loi de finances pour 2025 - Dossier législatif



Merci Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président de la Commission des Finances,

Monsieur le Rapporteur Général,

Madame et Messieurs les Rapporteurs, Rapporteurs spéciaux, Rapporteurs pour avis,


Trois commissions sont concernées, ce qui montre l'importance de cette mission. Mission "Sécurités" au pluriel, puisque trois commissions sont concernées : Commission des Finances bien entendu, parce que tout est financier, mais aussi les Commissions Affaires étrangères et Défense, et Commission des Lois.


Concernant l'année 2023 -et mes chers Collègues bien sûr, voilà, que je n'oublie pas- donc, l'année 2023 n'avait pas été particulièrement calme, avec des manifestations contre les réformes des retraites, les mégabassines ou encore avec les émeutes dans les banlieues.


Concernant l'année 2024, cela a été une année d'engagement intense pour l'ensemble de nos forces de l'ordre. Il y a eu, bien sûr, la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques, comme beaucoup de collègues l'ont rappelé.


Nous avons aussi ce message de respect et de reconnaissance pour l'ensemble de nos forces de l'ordre, l'ensemble des forces de sécurité : les gendarmes, les policiers, les sapeurs-pompiers, cela a aussi été rappelé, les militaires. Les gendarmes sont aussi des militaires, mais aussi, même si les militaires c'est un autre budget, je crois que c'est l'ensemble de nos forces de sécurité qui travaillent réellement ensemble.


Alors, concernant ces Jeux Olympiques et Paralympiques : une belle réussite pour notre pays. Notre Groupe Les Indépendants salue le travail réalisé, je dirais, par les femmes et les hommes, je dirais, de l'ensemble de nos forces de sécurité. Défi énorme. Ils ont pu le relever avec dévouement et compétence.


Malheureusement, l'année 2024 n'a pas été qu'une année de célébrations. Les Outre-mer et particulièrement la Nouvelle-Calédonie ont été le théâtre de violents affrontements. Nous voulons ici redire que nous condamnons fermement le recours à la violence, qui a entraîné la mort de 13 personnes, dont deux gendarmes, et plusieurs centaines de blessés. Nous avons une pensée pour eux et pour leurs familles.


Ces violences, tout comme les dégradations qui les ont accompagnées, sont inacceptables. Les missions de sécurisation et de maintien de l'ordre ont demandé un effort majeur à nos gendarmes et policiers. Nous nous félicitons que le budget "Sécurités" qui leur est consacré soit en augmentation.

Les Français nourrissent de fortes attentes en matière de lutte contre l'insécurité. Nous ne pouvons donc nous empêcher de remarquer que cette hausse est proche de celle envisagée par la LOPMI. C'était cité, e auparavant, dans les années 2009 ou 2010, c’était les lois LOPSI (sécurité intérieure). Mais cette LOPMI lui est légèrement inférieure.


En outre, les événements exceptionnels que nous avons cités ont entraîné des dépenses imprévues qu'il faudra bien couvrir. Les contraintes budgétaires que nous rencontrons actuellement sont très sérieuses. Elles ne peuvent limiter l'exercice des missions régaliennes de l'État.


La LOPMI prévoyait une augmentation des recrutements. Le budget que nous examinons les suspend. Cela ne va pas forcément dans le bon sens. Nous devons respecter la loi de programmation et tenir notre engagement de remettre du bleu dans la rue. C'est une demande majeure de nos concitoyens, si ce n'est pas leur demande principale.


L'insécurité progresse dans notre pays. Il est de notre devoir d'inverser la tendance. La lutte contre le narcotrafic et, plus largement, contre la criminalité organisée sera probablement l'un des grands chantiers des années à venir. La gangrène des stupéfiants ne touche plus seulement des zones bien circonscrites du territoire ; elle s'est tant étendue ces dernières années que les villes moyennes sont touchées par des règlements de comptes. C'est même le cas dans le secteur rural. Nous ne pouvons plus laisser faire.


Dans la lignée des opérations "Place nette" qui ont été menées au début de l'année, il nous faut continuer à lutter de manière implacable contre ce qui ronge nos territoires et notre jeunesse.


La gendarmerie et la police devront continuer à protéger nos concitoyens contre le risque terroriste, contre la délinquance du quotidien, mais aussi contre les débordements imprévisibles, qui ne manqueront pas de se produire. Puis aussi d'autres sujets, qui sont très importants aussi pour nos forces de sécurité : lutter contre les violences intrafamiliales, de nombreuses interventions à caractère social, dans lesquelles il y a beaucoup d'interlocuteurs qui sont présents.


À cela s'ajoute que la France, comme tous ses partenaires européens, fait face à une augmentation des flux migratoires, notamment irréguliers. Surveiller les frontières et éloigner les étrangers qui doivent quitter notre territoire sont deux missions qui requièrent de plus en plus de personnel.


Nos forces de l'ordre doivent en outre veiller à assurer la sécurité routière. Avec des missions particulièrement vastes et tout à fait essentielles. Il est évident que les moyens des forces de l'ordre doivent être augmentés.


Il y a aussi des questions de recrutement : susciter des vocations, notamment chez les jeunes avec les cadets de la gendarmerie. Il y a des interventions intéressantes, mais il reste des postes vacants pour des départements malheureusement moins attractifs.


L'importance de la réserve opérationnelle mérite aussi une particulière attention. Et notre Groupe sera par conséquent très attentif au débat que nous aurons en séance, afin que cette mission "Sécurités" bénéficie de moyens suffisants et nous nous opposerons à tout amendement diminuant les crédits de cette mission régalienne.

 

Je vous remercie.

Interventions au Sénat

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