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Pierre Jean Rochette : Gestion de l’eau : bilan de l’été 2024 et perspectives

12 novembre 2024

Débat sur le thème : « Gestion de l’eau : bilan de l’été 2024 et perspective pour mieux gérer la ressource »



Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes chers Collègues,

 

Face au caractère désormais irréversible des mutations engendrées par le changement climatique, nous sommes aujourd’hui contraints d’accélérer nos transitions, dans une stratégie d’atténuation et d’adaptation.

 

Les défis liés aux sécheresses répétées et aux tensions croissantes entre les différents usages de l'eau (agriculture, consommation domestique, industrie, loisirs) nous rappellent que l’eau est une ressource précieuse. 

 

Et le bilan de l’été 2024 est une nouvelle illustration de notre besoin de trouver des solutions pour une gestion efficace de cette ressource.

 

Certains territoires, notamment dans l’Ouest et le Sud Est, ont dû faire face à des précipitations déficitaires, suivies par endroit d’épisodes pluvio-orageux. A l’inverse, certaines zones, comme le bassin parisien, la Champagne-Ardenne, les Hauts de France ou le Massif central ont connu des pluies diluviennes et des orages violents, provoquant inondations et importants dégâts.

 

Tandis que 20 départements ont dû mettre en œuvre des mesures de crise[1] et de restrictions des usages de l’eau début septembre, 8 étaient placés en vigilance pluie-inondation et orages par Météo-France.

 

Entre délocalisation des bassins de production, déplacement de populations, concurrence pour le foncier et l’accès à l’eau… L’accessibilité à cette ressource crée des tensions et des arbitrages doivent être faits. La gestion de l’eau constitue un sujet crucial, à l’échelle des territoires.

 

Dès lors, plusieurs leviers et aménagements sont possibles pour assurer une gestion plus efficiente de cette ressource, et notamment des excédents d’eau : zones tampons, enherbement, haies, lacs et retenues collinaires…

 

Je voudrais revenir sur ces retenues collinaires. Technique utilisée depuis l’antiquité, elle permet de stocker l’eau de surface quand celle-ci ruisselle (eau de pluie, issue de la fonte des neiges ou d’autres sources), et de l’utiliser lorsqu’elle vient à manquer. Cette solution présente de nombreux avantages : 

 

-      D’un côté, l’eau ainsi stockée permet de limiter le recours aux pompages des nappes et rivières pour l’irrigation, et de multiples autres usages selon les besoins du territoire ;

-      D’un autre, en travaillant avec villes, régions et comités de bassins, le positionnement de ces réserves devient un outil majeur dans la prévention des catastrophes naturelles, en réduisant les risques d’érosion et d’inondations des communes se trouvant à proximité.

 

Malheureusement, les tensions autour des réserves d'eau se sont accentuées ces dernières années, notamment entre besoins agricoles, usages domestiques et préoccupations écologiques. A cela s’ajoutent des obstacles économiques, des exigences environnementales, et la complexité et lenteur des démarches administratives.

 

L’eau est un bien commun dont l’usage doit être équilibré. Mais il est indispensable de nous adapter, vite, et d’éviter les oppositions de principe. Et les retenues collinaires sont des solutions efficaces et durables pour la gestion de l’eau.

 

En privilégiant une approche pragmatique et ancrée dans la réalité des besoins et des équilibres environnementaux, la gestion de l’eau peut répondre aux enjeux climatiques tout en restant à l’écoute des différents acteurs.

 

Madame la Ministre, comment travailler pour faciliter la mise en place de projets de retenues collinaires ?

 

Je vous remercie.


SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.  




Interventions au Sénat

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