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Pierre-Jean ROCHETTE - QAG sur la situation de Casino

13Décembre 2023

Question d'actualité au Gouvernement : Situation de Casino



Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes Chers Collègues,

 

Les Verts de St Etienne ont fait la fierté de toute la France dans les années 70, cette couleur « verte » a été choisie car elle était celle des magasins du groupe Casino fondé par Geoffroy-Guichard en 1898.

 

Aujourd'hui, le peuple Vert s'inquiète de l'avenir du groupe Casino.

 

L'entreprise est historiquement ligérienne et son siège social a toujours été basé à Saint-Etienne. La marque Casino était la première marque distributeur créée en 1901, elle fait partie du patrimoine français.

 

Ces dernières semaines, la situation financière du groupe s'avère particulièrement préoccupante pour tous les employés.  

 

En attendant l'arrivée de nouveaux actionnaires en janvier, la vente des hypermarchés et supermarchés est en cours de discussion.

 

Dans mon département, le malaise est palpable.

 

D'un côté, les personnels des magasins qui seraient cédés ainsi que les salariés de la logistique craignent d'être les perdants de cette restructuration.

 

De l'autre, cette opération risque d'entraîner des suppressions de postes au siège social stéphanois qui emploie 1800 salariés.

 

Ces craintes sont largement partagées. L'ensemble du groupe ne risque-t-il pas d'être fragilisé après une cession importante de son parc de magasins et de ses entrepôts ?

 

Le siège social pourra-t-il bien être maintenu à Saint-Etienne ?

 

Est-il indispensable d’envisager un découpage d’une telle ampleur ?

 

Sur les 22 000 personnes que l’enseigne Casino emploie en France, 6 000 emplois directs pourraient être menacés.

 

C'est pourquoi j'attire votre attention, Monsieur le Ministre, sur le risque majeur que serait l'effondrement de ce groupe historique et emblématique.

 

Il serait un coup dur pour notre  Département, mais aussi pour notre pays.

 

Monsieur le Ministre, tous les ligériens sont dans une démarche bienveillante vis-à-vis du groupe Kretinsky qui œuvre à la reprise de Casino, mais que peut faire le Gouvernement pour l'assister au mieux et sauver cette entreprise ?

 

Avez-vous des échanges avec le repreneur sur l'avenir du siège social à St Etienne, et comment comptez-vous l'accompagner afin que le maximum d'emplois soit préservé ?

 

 

Réponse de M. Bruno LE MAIRE – Ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté économique et numérique

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

 

Monsieur le Sénateur ROCHETTE m’a posé une question sérieuse à laquelle je pourrais répondre si vous me le permettez.

 

Les salariés du groupe Casino, Monsieur le Sénateur, n’ont pas à payer pour les erreurs stratégiques commises depuis plusieurs années par la direction du groupe.

 

Le groupe a commis des erreurs stratégiques, il s’est mal positionné, il a eu des prix plus élevés que tous ses concurrents et évidemment, il a été particulièrement percuté par la crise inflationniste.

 

Il accuse donc des pertes ; au dernier trimestre, pour vous donner un seul chiffre, c’est un demi-milliard d’euros de perte supplémentaire sur un trimestre. C’est absolument intenable.

 

Je suis aux côtés des salariés. J’ai reçu ce matin l’intersyndicale pour faire le point avec elle. Je continuerai à les recevoir et je suis là pour défendre les intérêts des salariés et garantir le respect de l’ordre public économique.

 

Qu’est-ce que ça veut dire ? D’abord éviter la cessation de paiement. Il y a quelques mois, le groupe Casino était au bord de la cessation de paiement. Il fallait trouver des repreneurs mais il fallait assurer la jonction.

 

Nous l’avons fait en prenant à notre charge, le paiement des charges sociales et des charges fiscales à hauteur de 300 millions d’euros qui ont été mises dans une fiducie et qui doivent être remboursées par le repreneur.   

 

Nous avons aidé à trouver un repreneur. Il n’y en a eu, je le rappelle, qu’un seul qui a pu mettre sur la table le milliard d’euros nécessaire pour la reprise.

 

Maintenant, il faut garantir l’avenir du groupe. Et donc, s’assurer qu’avec le reste de la grande distribution française, l’ensemble des salariés puisse trouver une solution.

 

Je suis donc en contact avec l’intersyndicale, je suis évidemment en contact avec le repreneur Daniel Kretinsky et en contact avec l’ensemble des distributeurs qui voudraient reprendre une partie des activités du groupe Casino, pour assurer la survie de l’activité et la survie des magasins.

 

Je serai attentif, une fois encore à trois points essentiels.

 

Le premier c’est évidemment l’emploi : garantir que dans les offres de reprise qui pourraient être faites par les uns ou par les autres, pour les hyper et pour les supermarchés qui sont aujourd’hui des centres de pertes pour le groupe ; le maximum d’emplois soient préservés.

 

La deuxième chose ce sont les centres logistiques ; il y a 13 centres logistiques. Quand il y a une reprise, il y a un grand risque que le distributeur ait déjà son centre logistique et ne le reprenne pas. Là aussi, je serai vigilant sur l’emploi dans les centres logistiques.

 

Enfin, évidemment, première des préoccupations, le siège de Saint-Etienne. Il y a 1 800 emplois. Je rappelle que sur ces 1 800 emplois, 1 200 sont consacrés aux hyper et aux super ; nous veillerons aussi au maintien du siège de Saint-Etienne.

Interventions au Sénat

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