11 janvier 2023
Débat sur la politique du logement dans les Outre-Mer
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Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers Collègues,
La crise du logement dans les outre-mer constitue un problème grave, persistant ; la question du logement est au centre des attentes et des préoccupations des populations ultramarines.
Les chiffres sont là…
Dans les départements et les régions d’outre-mer, on évalue à 110 000 le nombre de locaux impropres à l’habitation et présentant pour leurs occupants des risques sanitaires ou sécuritaires.
En outre, 80 % des ménages des DROM sont éligibles au logement social et 70 % au logement très social. Or, ce sont seulement 15 % des ménages qui accèdent aux logements sociaux. Sur l’île de La Réunion, ce sont 33 000 familles qui sont dans l’attente d’un logement social !
Enfin, on compte près de 120 000 logements vacants dans les DROM. Ce phénomène concerne en particulier les Antilles.
Les conditions de vie dans certains de ces territoires sont indignes de la République ; c’est pourquoi il est urgent de mener une grande politique publique ambitieuse en faveur du logement en outre-mer. On a compris que ce n’était pas que l’Etat, c’est aussi les collectivités, les bailleurs sociaux et que les problématiques étaient différentes selon les territoires.
Après l’échec du Plan logement outre-mer 1, qui n’a pas tenu son objectif de construire et réhabiliter 10 000 logements par an, le deuxième Plan outre-mer a été lancé pour les années 2019-2022. Abandonnant la stratégie quantitative du premier plan, le second qui a été prolongé d’un an, présente une nouvelle approche, tendant à mieux prendre en compte les spécificités des territoires et les enjeux qualitatifs.
Aussi, Monsieur le Ministre, quel premier bilan pouvez-vous nous présenter en matière de construction de logements locatifs sociaux et très sociaux et de logements réservés à des publics ciblés ?
Quels chiffres pouvez-vous également nous donner sur l’action du Gouvernement menée en faveur de la résorption de l’habitat insalubre ?
Qu’en est-il enfin de la réhabilitation du parc locatif social et de l’accession sociale à la propriété, destinée aux ménages sous ces plafonds de ressources ?
Face à l’ampleur de la crise du logement ultramarin, qui faute d’une véritable politique volontariste de l’Etat et depuis longtemps, ne pourra que s’aggraver, et afin d’anticiper l’après PLOM 2, la délégation sénatoriale outre-mer a recommandé au Gouvernement, dans son rapport d’information datant de juillet 2021, la mise en œuvre d’une action territorialisée et adaptée aux facteurs économiques, environnementaux et humains des outre-mer.
A cet égard, il paraît – nous en avons parlé – pertinent que cette territorialisation se traduise notamment par une véritable représentation des outre-mer dans chacune des instances nationales du logement. En effet, le ministère des outre-mer n’est membre ni du conseil d’administration de l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine ni de celui de l’Agence Nationale de l’habitat. De même, on peut regretter l’absence d’un parlementaire ultramarin au conseil d’administration de l’ANAH. Enfin, il paraîtrait approprié que les agences nationales, telles que l’Action Logement ou la Banque des territoires, désignent des référents locaux au sein de chaque territoire ultramarin.
Monsieur le Ministre, Mes chers Collègues,
Pour être efficiente, la politique du logement dans les outre-mer requiert des objectifs concrets et territorialement adaptés. Elle nécessite également une volonté forte de l’Etat et une ambition du « sur-mesure ». Elle exige aussi un pilotage au plus près des acteurs locaux.