07 décembre 2022
Question d'actualité au Gouvernement
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Merci Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre de l’Agriculture,
Ma question concerne l’influenza aviaire qui continue de sévir dans notre pays et ses conséquences sur les filières palmipède et avicole.
Cette année, d’après l’ANSES, c’est une présence endémique du virus dont est victime la faune sauvage.
Alors que les migrations ont à peine débuté la façade ouest est particulièrement touchée malgré les nouvelles mesures de surveillance inédites.
Pensez-vous déjà, Monsieur le Ministre, à un autre plan plus protecteur ?
La filière, en raison des abatages massifs, évolue aujourd’hui à 30% de ses capacités et les acteurs éprouvent de grandes difficultés d’approvisionnement, même dans les zones indemnes.
A la veille des fêtes de Noël, c’est tout un secteur économique qui est plongé dans un profond désarroi.
Les aides comme le fonds de mutualisation sanitaire et environnemental s’avèrent insuffisantes et inadaptées à une crise d’une telle ampleur.
Abattage ou non ?
Isolement ou non ?
Valorisation ou non ?
Le débat est complexe et la seule lueur d’espoir semble venir de la vaccination.
Or, le vaccin, malgré des essais encourageants, des laboratoires CEVA et BOEHRINGER, n’est toujours pas prêt. Les laboratoires semblent un petit peu réticents à investir massivement dans une filière réputée de plus en plus fragile.
Monsieur le Ministre, pensez-vous pouvoir mener une action forte en faveur de la mise en place et du soutien de ce programme de vaccination ?
Réponse de M. Marc FESNEAU, Ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire
Merci Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur MEDEVIELLE,
Vous m’interrogez sur la question de la grippe aviaire qui est un sujet effectivement de préoccupation ; de préoccupation et de détresse pour nombre de producteurs, compte tenu de l’arrivée d’une deuxième vague épidémique puissante comme celle que nous avons connue en 2022.
Tout d’abord, vous dire des éléments sur les mesures de gestion qui ont été prises.
Vous l’avez rappelé, face à la situation sanitaire dégradée, des mesures ont été prises en particulier dans l’ouest, qui est particulièrement touché en ce moment. Elles ont été regardées avec l’ensemble des filières que je remercie du travail de collaboration qui est le notre sur ces questions qui sont des questions difficiles. Ici, nous avons besoin de renforcer des mesures, parfois nous pouvons besoin et nous pouvons les alléger ; nous le faisons à chaque fois que c’est possible. C’est une concertation qui est ajustée chaque semaine pour faire en sorte de faire face à la difficulté des filières.
Le deuxième élément, vous avez parlé de la question des indemnisations. Permettez-moi de dire, j’ai un petit point de désaccord avec vous sur les montants qui ont été déployés sur l’année 2022, près de 1,1 milliard d’euros qui ont été déployés sur un chiffre d’affaires global de 6,7 milliards d’euros. Je pense que si nous n’avions pas été au rendez-vous de ces mesures très puissante, la filière, les filières qui sont concernées dans votre région comme dans beaucoup de régions de France, auraient tout simplement disparu.
C’est vrai que nous sommes encore en mode dégradé, il y a un certain nombre de repeuplements qui n’ont pas pu se faire parce que les lieux d’accouvage ont disparu.
Enfin, vous m’interrogez sur la question de la vaccination. D’abord vous dire que c’est parce que la France a agi que nous avons obtenu une expérimentation et donc, tout le monde connaissait le calendrier. Le calendrier c’est une expérimentation : autorisation obtenue en Juin, expérimentation démarrée en Août, en particulier sur les palmipèdes en France et cinq pays qui expérimentent. Nous attendons la qualification de la vaccination au tournant de l’hiver, en Décembre et en Janvier et sans plus attendre, sans connaître précisément encore les résultats de ces vaccins, nous travaillons à un plan de vaccination qui permettra effectivement, de redonner de la perspective à nos éleveurs.
Gérer l’urgence, réfléchir aux moyens et longs termes, c’est bien ce que nous allons faire et ça permettra aussi que les laboratoires qui seront chargés de produire ce vaccin, puissent se mettre en situation de le faire dans des conditions de délais qui soient raisonnables pour la saison, évidemment, 2023.
Et donc, on est à l’œuvre, sur l’urgence et aussi sur le moyen long terme, la vaccination étant l’un des moyens mais pas le seul, vous le savez aussi bien que moi.
Merci, Monsieur le Sénateur.