01 mars 2023
Question d'actualité au Gouvernement
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Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
« En matière de produits phytosanitaires, nous respecterons désormais le cadre européen, et rien que le cadre européen ». Tels sont les propos de la Première ministre ce lundi au Salon de l’Agriculture largement salués par la profession.
Nos agriculteurs ont besoin d’un cadre commun, cohérent et réaliste au niveau européen sur les produits phytosanitaires. Stop aux technocrates qui veulent laver plus vert que vert.
Nos agriculteurs ont surtout besoin que le cadre français ne soit pas la succession de surtranspositions made in France mortifères. Nous nous plaignons depuis des années de la pénalisation de nos agriculteurs par rapport à leurs collègues européens. Il y eu des progrès, mais restons vigilants.
L’agriculture est à la croisée des chemins, face à des nécessités majeures et particulièrement la préservation de notre environnement, de nos sols et de notre biodiversité.
L’équation plus de chaleur, moins d’eau, plus d’aléas climatiques, moins de phyto tout en gardant un niveau de production suffisant est extrêmement compliquée à résoudre. Si rien n’est impossible, nous allons devoir dessiner une agriculture de demain basée sur l’innovation, la technologie, la recherche et la formation.
La liste des besoins est longue, mais en priorité je vois : l’optimisation de la ressource en eau bien sûr ; l’utilisation de plantes nouvelle génération ; l’accélération des délais d’obtention de l’autorisation de mise sur le marché de nouvelles molécules prometteuses.
La profession se réjouie des annonces d’un nouveau plan Ecophyto 2030 qui doit aider à uniformiser les techniques agricoles au niveau européen et nous permettre d’être cohérents sur les marchés mondiaux.
Comment pensez-vous que l’État peut accompagner concrètement la profession dans ce virage historique pour notre agriculture ?
Réponse de M. Olivier VERAN – Ministre délégué chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur Pierre Médevielle,
Merci pour votre question.
Vous le savez, nous sommes confrontés à une réduction importante du nombre de substances actives au niveau européen et c’est un mouvement, on peut se le dire, qui n’est pas terminé, loin s’en faut.
C’est un sujet de souveraineté alimentaire et de transition écologique et c’est à travers la logique de planification que nous entendons concilier ces deux impératifs.
C’est dans cet esprit que la Première ministre a annoncé au Salon de l’Agriculture l’élaboration d’un plan d’action stratégique pour renforcer le pilotage et l’adaptation des techniques de protection des cultures.
Dans ce plan Ecophyto 2030, nous devons assumer collectivement que le développement des alternatives est essentiel, y compris les alternatives non chimiques.
La voie à suivre, elle passe nécessairement par plus d’agronomie, la mobilisation non pas d’un levier mais de plusieurs leviers et le renouvellement des pratiques agricoles et des systèmes de production.
Cela passe aussi par des moyens importants, pour accompagner les agriculteurs et massifier les solutions. C’est dans cet esprit que le Ministre travaille avec l’ambition que nous puissions collectivement nous inscrire dans une nouvelle approche, d’abord avoir une stratégie, ne plus être sur une gestion au coup par coup, ne plus être en réaction mais bien en anticipation ; c’est ça qu’on appelle la planification. Ça passe notamment par une plus grande visibilité sur l’évolution des solutions en termes de protection des cultures.
On veut aussi avancer avec les professionnels, avec les filières, avec les instituts techniques et de recherche, faire en sorte que ce qui peut apparaître comme une impasse devienne au fond, une opportunité.
Et donc, il faut travailler étroitement ensemble, mobiliser nos capacités de recherche et de développement. L’Etat fera sa part bien sûr, mais il faut aussi mobiliser les centres techniques des filières et les chambres d’agriculture.
Troisièmement, on veut avoir une approche globale et donc, ne pas négliger ce qui permet d’optimiser l’utilisation des produits phytosanitaires. Il y a sur ce point des innovations qui doivent être déployées le plus largement possible.
Enfin, on veut pouvoir s’appuyer sur ce qui a fonctionné, élargir le travail fait dans le secteur des fruits et légumes, comme exemple de notre méthode de planification écologique, à l’ensemble des filières dans une approche mobilisatrice, transversale et qu’on pourra décliner opérationnellement filière par filière.
Réplique de M. Pierre MEDEVIELLE
Merci Monsieur le Ministre,
Nous sommes tous d’accord sur la planification, nos agriculteurs en ont besoin. Ils ont besoin de cette égalité entre agriculteurs européens. Ils ont besoin de lisibilité, ils ont besoin de visibilité, de confiance et qu’on arrête les tabous sur une agriculture productiviste. Nous avons besoin d’une agriculture qui produise.