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Vanina Paoli-Gagin : Moyens de lutte contre la manipulation de l'information et résilience numérique

28 février 2024

Question d'actualité au Gouvernement



 

Question de Vanina Paoli-gagin, Sénateur de l’Aube, à Jean-Noël Barrot, Ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l'Europe.

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,

 

Dans la polémique lancée il y a quelques jours sur les propos du Président, le cynisme le dispute à l’ironie. Les extrémistes travestis en colombes, auraient sans aucun doute appelé à l’envoi de troupes pour soutenir la Russie s’ils étaient aujourd’hui au pouvoir. Non seulement l’argent du mage du Kremlin les a financés, mais aussi l’alliance avec la Russie figurait en toutes lettres dans leur programme.

 

La France n’est pas en guerre au sens où nous l’entendions au XXème siècle mais elle sait très bien qu’une large part de sa sécurité et de celle du continent, se joue à l’Est. Laisser gagner Poutine, c’est accepter la défaite de nos valeurs. Notre Groupe ne peut s’y résoudre et se félicite que le Parlement soit amené très prochainement à voter sur ce sujet.

 

La France n’est pas en guerre mais ses conséquences nous touchent. Comme beaucoup, nous sommes la cible de manipulations de l’information et de propagande, auxquelles a numérisation accrue de notre société donne un écho amplifié.

 

Via ce type d’actions de guerre 4.0, nos adversaires cherchent à saper notre volonté, voire à nous imposer la leur. Dans ces conditions, il nous faut déployer davantage de moyens pour prévenir et contrer ces influences et ces cyberattaques tout en préservant la liberté de nos concitoyens. Nous ne réussirons pas sans eux.

 

Lucidité, formation et participation des citoyens sont primordiales pour la robustesse de notre démocratie. Beaucoup reste à faire en ce domaine.

 

La France doit continuer de soutenir l’Ukraine dans son combat pour rester souveraine. C’est un impératif. Nous devons bien sûr assurer les livraisons d’armes, mais il nous faut aussi renforcer notre arsenal, Monsieur le Ministre, dans le champ informationnel. Que compte faire le Gouvernement à cet égard, tant sur le plan national qu’européen, pour tonifier notre corps social sur ce terrain-là ?

 

Je vous remercie, Monsieur le Ministre.

 


Réponse de Jean-Noël Barrot, Ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l'Europe.


Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Madame la Sénatrice Vanina Paoli-Gagin.

 

Depuis deux ans, le régime de Vladimir Poutine fait pleuvoir le fer et le feu sur le peuple ukrainien qui résiste avec une bravoure qui fait l'admiration du monde entier.

 

Depuis quelques mois la posture de ce régime s'est durcie. Durcie sur la ligne de front ainsi que sur le territoire ukrainien, durcie en Russie avec l'assassinat politique d'Alexeï Navalny qui aura donné sa vie pour la liberté et dont nous saluons la mémoire, durcie également en Europe et en France qui sont désormais la cible de vastes campagnes de manipulation et de désinformation orchestrées par des intérêts ou des courroies de transmission russes qui veulent porter atteinte à notre débat public.

 

L'intention qui est celle de Vladimir Poutine, elle est double. D'abord, affaiblir le soutien dans l'opinion publique à l'Ukraine et puis, d'autre part, porter atteinte à la clé de voûte de nos démocraties libérales, le débat public et les campagnes électorales.

 

On l'a vu récemment lorsque l'élection nationale en Slovaquie a été perturbée par la diffusion d'un hypertrucage, d'une "deepfake" impliquant l'un des candidats et avec donc un trouble sur le résultat du scrutin.

 

Le 12 janvier dernier, Stéphane Séjourné, avec ses homologues allemands et polonais, ont révélé l'existence de 193 sites dormants, destinés à perturber le débat public et les futures élections, grâce au travail remarquable du service VIGINUM, créé en 2021 par la volonté du Président de la République et placé sous l'autorité du Premier ministre.

 

Ce lundi 26 février, le Président de la République a convoqué un sommet international à Paris, qui a rassemblé 27 chefs d'État et de Gouvernement, ou leurs représentants directs. Les manœuvres informationnelles étaient à l'agenda de cette réunion et feront l'objet d'une réunion de suivi par le Ministre des Armées et ministre des Affaires étrangères.

 

Et j'ai pour ma part appelé la Commission européenne à se saisir des pouvoirs qui sont les siens au terme du Règlement sur les services numériques pour obtenir de la part des grandes plateformes un engagement ferme, celui de faire respecter le silence électoral autour des élections européennes des 6 et 9 juin prochains.

Interventions au Sénat

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